http://www.musicwaves.fr/frmchronique.aspx?pro_id=7002&Bonedome-Thinktankubator
Note : 7.0/10
Les amateurs de David Bowie, notamment ceux de la période des années 80, devraient se pencher attentivement sur ce projet à l’imprononçable dénomination. Certes, dans les registres des aigus, les vocalises d’Allan Hayslip sont sans doute moins acérées que celles du bien connu et tonitruant rocker britannique, mais Bonedome s’en adjuge indéniablement l’esprit rebelle et caverneux. En tout cas, toute comparaison mise à part, cette solide (et nombreuse) équipe d’outre-atlantique ne renie certainement pas la souche anglo-saxonne de son inspiration profonde.
Les riffs de guitare relèvent parfois de méthodes et de phrasés issus de la vieille école du rock, ce qui n’empêche nullement l’interprétation de les assumer pleinement, en les exprimant avec un franc touché constant, totalement dénué de retenue. L’enveloppe sonore est généreuse, la tonalité homogène, et si les mélodies sont parfois construites sur des mises en boucles répétitives, elles sont empreintes d’un caractère bien trempé. En bref, pas de réel défaut à la cuirasse de ce "Thinktankubator", si ce n’est que l’inspiration évoquée précédemment et qualifiable de clairvoyante pour les uns pourrait tout aussi bien émerger d'un semblant de plagiat pour les autres.
Petit tour d’horizon ? Si vos oreilles ont besoin d’un rock énergique, sans fard ni déguisement, elles trouveront le nécessaire avec des titres comme 'Sandman', 'Fade Away', 'Steven' ou 'Better' ; le feeling ad hoc en découle immédiatement. Pour ceux qui préfèrent la confortable insouciance de réflexions musicales à la fois épaisses et aériennes, tantôt planantes tantôt dansantes, installez-vous au fond de votre canapé, augmentez le volume de votre hi-fi, et savourez 'Girl One', 'Slow Jesus Xing' ou 'I Can Lose You' – vous y retrouverez sûrement un (petit) goût de "Tonight" (1984), ou plus récemment de l'excellent "Heathen" de 2002, deux des opus musicalement civilisés de notre éminent David (comment oublier le chatoyant et pénétrant 'God Only Knows', sur "Tonight" ?). Enfin, pour l’auditeur en quête du côté obscur, rampant ou torturé, qui pourrait également caractériser le style du dénommé rocker, il y a de quoi faire un petit bout de chemin avec 'Eraser', 'Easy', 'Red Flags R Trouble' ou 'The Other One' ; il s’agit en fait d’une face cachée : elle est plus prégnante que pourrait le laisser penser une écoute distraite. Le programme s’achève avec la ballade 'Custody Lullabye', assez classique et sans prétention d’excellence, mais qui clôture l’album avec justesse.
Pas d’égarement en vaines redondances. "Thinktankubator" est sobre mais lucide, concis (42 minutes environ) et efficace.
Alors, pour ou contre ce projet Bonewidomien ? Pour votre serviteur, la sentence est entendue : nos américains squattent la cantine du grand David, mais proposent bien autre chose qu’une pâle copie de son œuvre.
Chronique rédigée par Realmean parue le 23.05.2011
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